Obéissance absolue [PV Nicolas Clark]

Shamee avait reçu un hibou de son père au petit matin du premier jour. La jeune sorcière ne désirait pas que tout le monde sache qu’elle avait reçu ce hibou, surtout s’il contenait quelque chose de déshonorant pour elle. Elle avait peut-être encore fait une bêtise dont elle ne se souvenait pas et qui impliquerait une punition. Si c’était le cas, elle ne tenait pas à ce que tout le monde le sache, même si elle ferait tout ce que son père lui demanderait comme à son habitude. Elle ne s’était jamais mal comportée face à un homme et elle ne commencerait pas aujourd’hui. Elle se rendit donc dans une salle vide où elle pouvait lire tranquillement sa lettre, ignorant que trois Serpentard l’avaient repéré, l’avaient aussitôt classée dans la catégorie « proies faciles » et l’avaient suivie en espérant pouvoir profiter de la situation. La jeune sorcière s’assit à une table dans la salle complètement vide et ouvrit sa lettre dont elle parcourut le contenu des yeux avant de soupirer de soulagement, elle n’avait rien fait de mal.

Code:: Shamee,
Nous avons bien reçu ta précédente lettre dans laquelle tu nous annonçais ton admission dans la Maison des Serdaigle. C'est très bien, c'est une bonne maison. Finalement, tu as peut-être été éduquée correctement puisque tu as réussi à intégrer une maison correcte. J'espère que tu ne nous fait pas honte à Poudlard et que tu continues de te comporter correctement. N’oublie jamais que tu es une femme, ne manque jamais de respect et ne désobéis jamais à un homme. Montre à quel point les Fuller savent éduquer leur fille, que nous n’ayons pas honte de toi.
Ton père

A cet instant, alors qu’elle se croyait tranquille et en sécurité, Shamee se fit brusquement, et sans s’y attendre, voler sa lettre. Un jeune garçon qui se trouvait derrière elle venait de lui voler la missive et était en train de la lire à haute voix afin d’en faire profiter ses amis. Shamee n’était pas honteuse de ce que ces garçons lisaient puisqu’elle n’avait reçu que des félicitations. Elle n’avait pas l’impression que ces garçons faisaient quelque chose qu’ils n’auraient pas dû faire puisque les garçons ont le droit de tout. Elle ne comprenait même pas pourquoi une lettre adressée à une fille comme elle, insignifiante et sans intérêt, pouvait bien passionner ces trois Serpentard. Elle ne dit rien, comme il convenait, se contentant de baisser la tête d’un air humble et d’attendre que ces messieurs daignent s’adresser à elle. S’ils ne le faisaient pas, Shamee resteraient ainsi jusqu’à ce qu’ils s’en aillent, quelque soit ce qu’ils feraient de la lettre. Quoi qu’il advienne, comme elle venait de le lire, ils étaient dans leur bon droit, ce que les gamins comprirent aussitôt, et ils décidèrent de profiter du fait que les Serdaigle et les Serpentard avaient cours commun toute la journée.

Ils ordonnèrent à la pauvre petite de porter leurs trois sacs sans se plaindre et de les suivre partout où ils iraient. Pendant le déjeuner, ils la forcèrent à rester à la bibliothèque en la présence de chacun d’eux, car ils allèrent déjeuner à tour de rôle, pour rédiger les devoirs de leurs cours du matin. La fillette n’eut le droit de manger qu’un sandwich que l’un des trois garçons était allé chercher à la cuisine et lui avait ramené juste avant le début des cours de l’après-midi. Puis, il lui fallut reprendre les sacs et passer l’après-midi à suivre les trois garçons avec leurs affaires dans les bras. A la fin du dernier cours, les garçons entraînèrent Shamee en direction de la bibliothèque dans l’intention de lui faire rédiger les devoirs concernant les cours de l’après-midi, mais n’ayant que peu mangé et ayant passé la journée à porter des choses trop lourdes pour ses petits bras fébriles, Shamee ne parvint pas à résister plus longtemps et s’effondra sous le poids des sacs. Les Serpentard maîtrisaient prfaitement le système car l’un d’eux s’approcha de Shamee et, pour la punir de s’être laissée aller à tomber, se mit à la frapper à l’aide d’une règle en plastique. Shamee, persuadée d’avoir mérité la punition, la supporta en se forçant à ne pas hurler.

Nicolas Clark se leva assez tard pour cette première journée de cours. Il faut dire que la nuit avait été agité à cause de ce professeur Greenfield. Heureusement Nico n'avait pas de cours de Métamorphose aujourd'hui, il ne verrait donc pas la tête de cet imbécile avant vendredi. Une semaine de pure vacances avant le début de la bataille. Le jeune Poufsouffle se leva donc vers 9h00 puis prit une douche. Ce matin il n'avait qu'étude de runes à 10h00, le jeune homme prit donc son temps et se retrouva dans une grande salle presque vide pour prendre tranquillement son petit déjeuner. Cette journée commençait à merveille, Greenfield devait manger tôt car Nico ne le vit pas. C'était parfait. Il alla ensuite en cours mais n'écouta pas vraiment, l'étude des runes était trop compliqué de bon matin. Et puis Nico avait déjà étudié le livre par cœur il n'était donc pas nécessaire qu'il écoute en cours ce matin là.

Il déambula ensuite un peu dans les couloirs, il aurait préféré être dehors mais il pleuvait, normal en cette période de l'année. Il dénicha de nouvelle cachette s'il revenait la nuit, il devait absolument évité de se faire attrapé par un professeur surtout Anthony. Ensuite il alla manger, il dut d'ailleurs se dépêcher car il n'y avait presque plus personne dans la grande salle et il avait cours de sortilège après. Il arriva cependant en retard et s'excusa puis subit deux heures de sortilège.

Enfin il entendit la sonnerie retentir et sortit de la salle de classe en courant, la journée était terminée, il était à présent libre. Les professeurs lui aurait signalé qu'il avait des devoirs à faire mais Nico n'allait pas les faire tout de suite, au pire il les ferait au dernier moment sinon il trouverait bien une excuse pour un léger retard de copie. Il marchait comme à son habitude dans un couloir vide quand il aperçut quatre personne, trois garçon de Serpentard et une jeune fille surement de Serdaigle vu son uniforme. La jeune fille venait de tomber sous le poids des trois sacs des Serpentard. Nicolas trouvait cela très dégradant de devoir porter les affaires des autres, et pour couronner le tout les garçon commencèrent à lui donner des coups de pied. Nico n'était pas du genre à regarder sans rien faire et sans plus attendre il prit son sac d'une main et courut vers la jeune fille en détresse. Il donna un coup de sac au premier et sauta à la tête du deuxième, il n'était pas vraiment plus grand que lui et il avait l'effet de surprise. En quelques minutes Nico eut fait assez de dégât aux trois jeunes hommes pour qu'ils s'enfuient en courant comme des dératés. Il leur cria à travers le couloir :

- Vous n'avez pas honte d'épuiser cette jeune fille, l'esclavage a été aboli que je sache. Je vous préviens si je vous reprends à lui faire du mal vous aurez affaire à moi et surtout à mes poings.

Nico était furieux, d'autant plus que la jeune fille avait vraiment l'air exténué. Elle n'avait cependant pas dit un seul mot pendant tout l'incident. Nicolas se tourna vers elle avec un grand sourire, posa son sac par terre et donna la main à la jeune fille pour l'aider à se relever. Ils devaient avoir le même âge, elle était donc elle aussi nouvelle à Poudlard. Nicolas se présenta sans plus attendre.

- Salut moi c'est Nicolas Clark, je suis en première année à Poufsouffle. Si ces trois élèves t'embêtent encore préviens moi que je leur mette une raclée.

Le jeune Poufsouffle sourit de nouveau, il était assez à l'aise avec les sorciers de son âge ce n'était apparemment pas le cas de la jeune fille. Nico attendit donc de voir comment la situation se présentait tout en gardant son sourire aux lèvres. Après tout sourire n'avait jamais fait de mal à personne, il aurait peut être un peu plus de ride lorsqu'il serait vieux mais sinon.

[648 mots]

Alors qu’elle tremblait en se demandant combien de temps la punition allait durer, Shamee fut surprise qu’elle s’arrête si soudainement. Elle ouvrit les yeux pour constater, avec non moins de surprise, qu’un jeune homme venait de s’attaquer à ses trois tortionnaires à grand renfort de coups de sac et de coups de poings. Pour Shamee, c’était un nouveau concept qui venait d’apparaître devant ses yeux. Tous les hommes n’étaient pas toujours ligués les uns avec les autres. Ils ne formaient pas une seule phalange inébranlable. Elle avait toujours pensé que, quand il s’agissait de corriger une femme, les hommes s’unissaient pour punir celle qui s’était mal conduite, mais apparemment, ce n’était pas toujours le cas. Et quand les trois Serpentard s’enfuirent en courant, quelle ne fut pas la surprise de Shamee en entendant son sauveur déclamer qu’ils devraient avoir honte de l’épuiser ainsi. Shamee ne comprenait pas. Aucun homme, pour elle, n’avait à avoir honte de quoi que ce fût. C’était à elle d’avoir honte de ne pas avoir réussi à faire ce qu’on lui demandait et elle méritait la punition infligée. Elle le savait. Mais ce garçon semblait avoir un autre point de vue et cela troublait la jeune Serdaigle qui n’avait jamais entendu ce genre de discours. Elle avait toujours cru ce qu’on lui disait, en somme, qu’elle était négligeable, sans se poser de question.

Le jeune garçon l’aida à se relever, ce qui surprit encore davantage, si c’était possible, Shamee. Elle était tellement éberluée qu’elle ne parvenait qu’à le regarder avec des yeux ronds, comme si le garçon qu’elle avait devant les yeux venait tout bonnement et tout simplement d’une autre planète. Il se présenta. C’était un élève de Poufsouffle et il avait l’air plutôt gentil. Il était en train de dire que ces trois élèves l’avaient embêtée. Mais on ne pouvait pas embêter une femme, elle devait faire ce qu’on lui disait. Plus cela allait, plus Shamee se demandait d’où pouvait bien venir cet individu mystérieux. Il semblait si différent de tous les hommes qu’elle avait déjà rencontrés. Elle ne savait pas pourquoi il voulait la protéger mais il ne connaissait pas les règles et Shamee décida de les lui expliquer, poliment, bien-sûr, mais clairement pour qu’il comprenne bien que ces élèves étaient dans leur droit et que c’était à elle d’obéir sans discuter. Après tout, elle savait ce qu’elle avait à faire pour être une bonne fille bien sage et elle allait faire ce qui lui était demandé. Si elle ne le faisait pas, elle avait des raisons d’être punie. Elle regarda Nicolas avec douceur, puis baissa humblement les yeux avec politesse et respect pour bien lui montrer que, quoi qu’elle dît, elle n’était pas en train de lui faire des reproches mais elle clarifiait une situation.

« Bonjour, Monsieur Clark ! Je suis ravie de faire votre connaissance. Vous ne devez pas vous inquiéter de ces messieurs. Ils me punissaient parce que je n’avais pas obéi, c’est ma faute. J’espère que je ne vous ai pas causé trop de souci. »

La jeune fille en face de Nicolas Clark se comportait étrangement, elle baissait la tête pour lui parler et était soumise, trop soumise au gout de Nico. Il ne comprenait d'ailleurs pas l'attitude de la jeune fille, lui qui se battait tous les jours à l'orphelinat pour ne pas se faire marcher sur les pieds. Il n'imaginait bien sur pas que ce qui rendait la jeune Serdaigle aussi soumise était l'éducation lui qui n'avait jamais eu de famille. Le jeune Poufsouffle était assez révolté contre ce que disait la jeune fille mais il ne lui en voulait pas, elle avait l'air très fragile. De plus les règles qu'elle pronnait étaient moyennageuses, plus personne ne vivait comme cela. En tout cas c'était ce que pensait Nico jusqu'à ce qu'il croise Shamee. Nicolas ne pouvait pas laisser cette jeune fille être une victime toute sa vie, il fallait qu'il lui fasse comprendre son erreur. Cette tache ne serait pas aisée mais pour l'instant il souhaitait la mettre en confiance car il n'était pas supérieur à elle comme elle avait l'air de le croire. Il voulait mieux la connaitre et laissa donc de coté leur divergeance d'opinion.

- Il n'est pas nécessaire de m'appeler Monsieur tu peux m'appeler Nicolas. De plus j'aimerais que tu me tutoies comme moi je le fais avec toi. Je ne me sens aucunement supérieur à toi donc tu devrais en faire autant.

Nicolas lui adressa un énorme sourire. Il souhaitait la rassurer. Il ramassa son cartable et celui de la jeune fille puis s'assit à même le sol en plein milieu du couloir. Les cours étaient à présent terminés et plus personne ne circulait dans les couloirs, ils étaient tous dans leur salle commune respective. Nico s'étira doucement, ce petit combat l'avait épuisé. Il invita la jeune Serdaigle à s'assoir près de lui puis repris.

- J'aimerais connaitre ton nom ? Tu es en première année c'est ça, je crois t'avoir vu dans la queue au banquet de début d'année ? Tu n'es pas obligé de me répondre mais d'ou viens-tu ? Pour ma part je suis né en Angleterre, à Londres plus précisément.

Nicolas voulait juste faire plus ample connaissance avec la jeune fille, il espérait seulement que ses question n'allait pas parraitre trop indiscrète pour la jeune fille. Enfin de toute facon si elle ne voulait pas répondre elle ne le faisait pas et Nico passerait à autre chose. Il attendait donc ses réponses toujours un sourire aux lèvres et un regard qui se voulait doux et apaisant.

La jeune fille rougit au moment où Nicolas lui demanda de ne pas lui parler comme à un être supérieur. Pourtant, il en était un, en plus, ce n’était pas un petit garçon. Si Shamee aurait pu comprendre qu’un garçonnet plus jeune qu’elle se montre familier avec elle, elle ne parvenait pas à comprendre ce comportement de la part d’un jeune homme, d’un individu de sexe masculin qui avait au minimum le même âge qu’elle. Il devait forcément exiger d’elle du respect puisque c’était un homme. Elle savait qu’elle devait purement et simplement obéir à tout ordre d’un homme, qu’elle n’aurait pas dû discuter et faire exactement ce que Nicolas lui demandait puisqu’il était son supérieur hiérarchique et ce, quelque fût la demande qui lui était faite ou l’ordre qui lui était donné. Mais, pour la première fois de sa vie, elle ne put s’empêcher de protester devant l’anormalité, selon son point de vue de la situation. Elle ne comprenait vraiment pas ce qui se passait et se devait de remettre les choses à leur place. Et puis, si elle lui exprimait ses inquiétudes, peut-être pourrait-il lui justifier son comportement et dans ce cas, elle ne se sentirait plus aussi coupable de ce qu’elle faisait. Elle espérait que Nicolas serait en mesure de répondre à ses attentes, s’interrogeant réellement sur ce qu’elle était en droit de faire ou de ne pas faire vis-à-vis d’un individu de sexe masculin. Elle tremblait légèrement en parlant :

« Mais je ne dois pas vous… vous manquer de… de respect ! »

Shamee fut encore plus surprise quand le jeune homme se pencha pour ramasser son cartable. La galanterie n’avait jamais fait partie du vocabulaire de Shamee qui ignorait qu’un garçon pût aider une fille de quelque manière que ce soit, tirer une chaise pour qu’elle s’asseye ou encore lui ouvrir une porte et la laisser passer en premier. Pour Shamee, une femme devait suivre un homme, humblement et sans parler, sauf si on lui posait une question. Elle fut à nouveau surprise quand le jeune homme s’assit par terre et l’invita à en faire de même. Ni son père ni Marvel ne s’étaient jamais assis sur le sol et ils ne le feraient jamais mais Shamee ne savait pas qu’il existait des hommes qui se fichaient des convenances et s’asseyaient ou se posaient où bon leur semblait pourvu qu’ils se sentent à l’aise et qu’on ne vienne pas les embêter, ils ne se préoccupaient pas de faire des tâches sur leurs pantalons. Shamee décida de demeurer obéissante et de s’asseoir près de Nicolas. Il en parut enchanté, ce qui fit plaisir à la petite fille. Elle fut à nouveau légèrement surprise quand le jeune homme se mit à l’interroger sur pleins de choses de sa vie personnelle mais il était, pour elle, inenvisageable de ne pas répondre aux questions du jeune homme. Mais sa voix et son air restèrent soumis quand elle commença à parler pour répondre poliment aux questions du garçon.

« Je me nomme Shamee Fuller et je suis en Première Année, oui. Je viens également d’Angleterre. »