James était sortit quelques heures plus tôt du bureau du directeur de Poudlard, Matthew Calamitous. Il avait réglé avec le vieillard les derniers détails de sa nomination à Poudlard et les mesures de sécurité que sa lycanthropie imposait. Personne n’était au courant, exceptés le directeur bien entendu et quelques membres du corps enseignant jugés « dignes de confiance ». James s’apprêtait donc à passer les nuits de pleine lune en solitaire, mais Calamitous n’aimait pas l’idée de réutiliser la cabane hurlante. Il y avait à présent trop d’élèves qui connaissaient le moyen d’y pénétrer, mieux valait donc ne pas prendre de risque. Le mage blanc avait promis au jeune enseignant de trouver un lieu plus sûr.

A présent le nouveau professeur de défense contre les forces du mal sortait de Gringotts. Dans un premier temps il lui fallait des robes de sorciers neuves. Avec son nouveau rang il ne pouvait se permettre de déambuler en guenilles. Il lui fallait donc quelque chose de classe, qui impose le respect et qui lui donne un air sérieux.

Après avoir fait sortir à madame Guipure tout son lot de plus belles robes d’enseignants, James n’avait toujours pas trouvé son bonheur. La commerçante, dont la file de clients ne cessaient d’augmenter à quelques jours de la rentrée scolaire commençait à perdre patiente. Elle demanda à l’enseignant de se hâter où elle n’arriverait jamais à satisfaire tout le monde. James se montra offusqué.

- Chère Madame, sachez que je ne peux faire semblant d’être intéressé par une robe qui ne me plait pas ! Puisqu’il en est ainsi je m’en vais, je reviendrais une prochaine fois !

Si Madame Guipure avait eut des revolvers elle aurait fusillé James Barrie sur place. James observa la grosse pile que la commerçante avait sortit de son stock, haussa la tête et sortit sous le regard des clients mécontents. Non mais, quelle époque ! Si Madame Guipure n’avait pas le temps de s’occuper d’un futur enseignant, le jeune homme était prêt à parier qu’il trouverait son bonheur chez Gaichiffon à Pré-au-lard.

James tourna à un coin de rue, s’arrêta et transplana jusqu’en direction du village entièrement peuplé par des sorciers. Il y avait pas mal de monde dans la Grand Rue mais beaucoup moins qu’au chemin de Traverse cela dit. L’enseignant se dirigea droit sur la boutique et passa la porte.

A l’intérieur il n’y avait presque personne. James remarqua un vieux sorcier qui tenait miraculeusement sur ses jambes et une jeune femme qui devait avoir au moins dix-sept ans et qui était plutôt séduisante. Behn quoi ? Oui c’était une élève mais il ne fallait pas oublier que James Barrie n’avait que vingt-cinq ans, il avait donc bien le droit de remarquer à quel point la femme était jolie, non mais !

Enfin il n’y prêta pas plus attention car déjà la jeune femme venait de tourner au coin d’un rayon. L’enseignant se mit donc à la recherche d’une robe de sorcier lorsqu’il sentit quelqu’un lui rentrer dedans. Il poussa un léger cri et se retourna d’un air furieux. C’était la jeune femme de tout à l’heure qui balbutia quelques excuses. James l’observa dans les yeux.

- Ce n’est rien mademoiselle, c’est de ma faute, si j’avais regardé où je marchais j’aurais pu vous éviter.

Il lui fit un sourire mal assuré et avala sa salive avec difficulté.

- N’en parlons plus… Au fait enchanté, je suis James Barrie et vous, quel peut-être le prénom d’une jeune femme aussi séduisante ?

Le bout de ses joues rougirent légèrement en attendant une réponse de la jeune femme.

Les yeux du jeune homme étaient plantés dans les siens, Lucia soutint son regard mais quand il lui répondit :

- Ce n’est rien mademoiselle, c’est de ma faute, si j’avais regardé où je marchais j’aurais pu vous éviter.

Son sourire était charmant mais Lucia était encore focalisée sur la vision de Mr Sandwich contemplant cet inconnu sur une photo. Il reprit la parole alors que Lucia était encore dans ses pensées et dû se secouer intérieurement pour comprendre les paroles du jeune homme.

- N’en parlons plus… Au fait enchanté, je suis James Barrie et vous, quel peut-être le prénom d’une jeune femme aussi séduisante ?

Sur ses paroles Lucia s’embrasa ! Elle avait les joues en feu et baissa momentanément les yeux. C’était rare qu’elle entende des compliments. Elle se reprit très vite, mais pas assez à son goût. Elle lui offrit un sourire franc.

-Lucia. Vous êtes nouveau dans les parages ? Ou loin de chez vous peut-être. J’habite dans les environs depuis longtemps et je ne vous avais jamais vu.

*Je m’en rappellerais sinon* pensa-t-elle. Elle avait fait exprès d’omettre son nom de famille. Tant qu’elle pouvait l’éviter elle le faisait car le nom Desombra était relativement connu en Grande Bretagne parmi les anciens partisans du seigneur des ténèbres et cela ne lui plaisait guère. Lucia ne pensais plus à sa pauvre mère qui croupissait complètement amorphe dans le salon. Pour l’une des rares fois de sa vie elle parlait à quelqu’un comme un être humain sociable normal. Ce qu’elle aimait ne pas être chez elle ! De nouveau elle lui sourit. Attendant qu’il parle. Peut-être pouvait-elle avoir un ami malgré sa vie quelque peu compliquée.

La jeune femme semblait elle-aussi légèrement troublée. L’enseignant ne s’attarda guère sur ce détail, après tout il se savait bel homme et il arrivait, sans se vanter que souvent les jeunes filles soient légèrement perturbées en le voyant. Avec les années il s’y était habitué. Malheureusement pour lui depuis qu’il s’était fait mordre, un an plus tôt dans l’expédition qu’il avait entreprit de nuit dans la Cordillère des Andes, il n’avait plus tellement confiance en lui. Il savait qu’une fois par mois il se transformait en bête féroce, sans pitié qui détruisait tout sur son passage.

Enfin, la jeune femme se présenta. Elle répondait au prénom de Lucia. Visiblement elle ne voulait pas en dire plus et James respecta cette forme de pudeur. Il n’était pas du genre à aller jouer aux enquêteurs, surtout lors d’une première prise de contact. Lucia demanda alors d’où il venait, s’il était nouveau dans le coin. James eut un sourire et répondit poliment.

- Non je viens d’arriver. J’avais un petit pavillon à Budly Babberton et je me rendais sur mon lieu de travail, le quartier général des aurors en transplantant. Mais maintenant que je vais loger à Poudlard et qu’il est interdit de transplaner dans l’enceinte du domaine je ne vais pas m’amuser à parcourir ces longues étendues à pied, tous les matins et par tous les temps.

Il se mit à rire. Lucia devait le trouver un peu fainéant, mais il préférait passer ce temps de marche à quelque chose de plus utile. Et puis de toute façon ses voisins, les Carter, avaient promis de jeter un coup d’œil sur le pavillon pendant la période scolaire.

- Mais au fait je ne me suis pas présenté, je suis James Barrie, le nouvel enseignant de défense contre les forces du mal mais aussi nouveau directeur de gryffondor, enchanté !

Bien entendu il ne se doutait pas qu’il avait une de ses future élève en face de lui, et encore moins une des élève de sa maison. Comme le hasard faisait bien les choses parfois !

- Non je viens d’arriver. J’avais un petit pavillon à Budly Babberton et je me rendais sur mon lieu de travail, le quartier général des aurors en transplanant. Mais maintenant que je vais loger à Poudlard et qu’il est interdit de transplaner dans l’enceinte du domaine je ne vais pas m’amuser à parcourir ces longues étendues à pied, tous les matins et par tous les temps.

Lucia se mit à rire un peu avec James, seulement même si elle comprenait que cela soit drôle le rire n’était pas une chose naturelle chez elle. Cela devait d’ailleurs un peu se voir et elle n’aimait pas trop cela. Il faudrait bien pourtant qu’elle apprenne à rire. Les autres ne devaient pas voir leur bonne humeur voler en éclat à cause de la trop sombre Lucia.

-Je comprends. Répondit-elle simplement.

Puis elle réalisa ce qu’il venait de dire. Il allait travailler à Poudlard, là où elle allait passer toute sa prochaine année. Ils seraient donc amenés à se revoir mais à tous les coups il serait son professeur. Si tel était le cas Lucia ne pouvait compter sur un nouvel ami. Elle avait vu juste, il se présenta plus en détail.

- Mais au fait je ne me suis pas présenté, je suis James Barrie, le nouvel enseignant de défense contre les forces du mal mais aussi nouveau directeur de gryffondor, enchanté !

Gryffondor ! Il serait en plus son directeur de maison ! Lucia hésita sur le comportement à adopter mais après tout il n’était pas beaucoup plus âgé qu’elle et il n’y était pas encore. Elle pouvait pour le moment lui parler comme à un égal.

-Eh bien nous sommes amenés à nous revoir bientôt alors ! Je suis élève de l’école de sorcellerie Poudlard et j’entre en 7ieme année le mois prochain. Et pour tout vous dire je fais partie de la maison des Gryffondors.

Lucia lui offrit un grand sourire. Effectivement c’était une bonne nouvelle. Elle savait au moins que l’un de ses professeurs était sympathique et que son nouveau directeur de maison serait jeune et comprendrait mieux les turbulents élèves de la maison Gryffondor. La seule ombre au tableau était qu’il connaitrait un jour ou l’autre son nom et qu’il risquait de faire comme les autres, l’éviter en raison de son ascendance. Pourquoi ne pas lui dire maintenant ? Après tout elle pourrait voir sa réaction dès maintenant.

-Mon nom est Desombra, mais normalement vous ne devriez pas l’entendre trop souvent. Je doute d’ailleurs fort que le directeur vous ai fait entendre ce nom. Vous a-t-il déjà mis en garde contre certains des élèves ? Ou attend-t-il le dernier moment ?

Alors ça pour être une coïncidence c’était une élève de Poudlard et en plus elle étudiait dans la maison de gryffondor, et ils venaient de se heurter dans la petite boutique quasiment déserte à cette heure-ci. L’enseignant, bien loin de se désister eut un grand sourire, laissant découvrir ses belles dents blanches.

- Et bien je suis heureux de connaître au moins une de mes élève… A vrai dire je me demandais quels genres de jeunes gens Matthew Calamitous avait bien pu me confier cette année mais s’ils sont tous aussi sympathiques que vous je pense que je n’ai aucun soucis à me faire !

James observa ensuite minutieusement l’élève. Elle avait l’air troublée, perplexe comme si elle était mal à l’aise. L’enseignant se mordit la lèvre - il craignait que d’avoir fait preuve d’autant de sympathie alors qu’il était censé inspirer le respect et le dur labeur n’ait mit mal à l’aise la pauvre Lucia. Il savait qu’il n’était pas fait pour l’enseignement ! Mais pourquoi il avait fait cette expédition ? Pourquoi sa vie avait ainsi basculée, l’obligeant à changer de métiers ! Les aurors devaient être disponibles tous les jours de l’année, de jour comme de nuit, et l’état de santé de James ne lui permettait plus une telle disponibilité. Il avait donc été le maillon faible de ce groupe et avait du quitter son travail. Calamitous, au courant de sa situation lui avait proposé le poste et maintenant le jeune homme se rendait compte qu’il n’était pas tellement prêt.

- Je suis désolé, vous semblez mal à l’aise Lucia… si j’ai fais quelque chose qui vous a perturbé je m’en excuse…

Il baissa la tête mais au même moment la jeune gryffondor présenta son nom. Desombra ? Oui il savait où il avait déjà entendu ce nom… Une personne censée aurait fuit Lucia comme la peste me direz-vous, mais James tout au contraire lui posa une main réconfortante sur l’épaule.

- Ne vous en faites pas Lucia, je comprends mieux votre malaise à présent. J’ai affronté votre père lors de la dernière grande bataille… le combat a duré cinq minutes avant que je ne sois assommé par un rocher lancé par un géant… je n’ai appris la mort de votre père que lorsque je suis revenu à moi à l’infirmerie.

James pouvait se tromper, mais il avait l’impression que cette identité et son passé ne plaisaient aucunement à l’élève.

- Vous n’êtes pas comme vos parents et vous avez, je suppose eut l’occasion de le montrer de nombreuses fois au cours de votre vie ?

Visiblement le compliment de l’enseignant avait plû à Lucia qui allait surement voir son nouvel enseignant d’une nouvel œil à présent. Celle-ci expliqua alors qu’elle connaissait quelques branches de la magie noire mais qu’elle se répugnait à l’utiliser. James hocha la tête en signe d’affirmation.

- Il ne vaut mieux pas toucher à la magie noire. moi-même je me méfie avant de l’utiliser… car on sait comment la déclencher mais on ne sait plus comment l’arrêter. Une fois que la magie noire vous possède il vous est impossible de vous en débarrasser… La défense contre les forces du mal sensibilise les jeunes sorciers à cette question.

Il lui fit un nouveau sourire et laissa passer une sorcière qui cherchait, elle aussi une robe. Il se tourna ensuite vers Lucia. Elle lui demanda alors comment cela se faisait qu’il avait assisté à la bataille finale de Poudlard ?

- J’ai été auror pendant six ans, j’ai intégré le groupe juste après ma sortie de Poudlard. Lorsque la grande bataille a éclatée nous avons été appelés en première ligne… et croyez-moi, même si aujourd’hui on parle de ce moment comme un moment héroïque, la peur avait gagné tout le château… Un an après la bataille je suis parti en expédition… et c’est là que j’ai compris que ce n’était finalement pas un métier pour moi.

Bien entendu il n’allait pas lui dire la vérité. Seul Matthew Calamitous, quelques enseignants et les hautes autorités du ministère étaient au courant de sa vraie nature, et l’expérience d’un ancien et défunt Remus Lupin avait montré que les parents ne voulaient pas d’un loup-garou en tant qu’enseignant.

Lucia expliqua ensuite qu’elle n’était pas une bonne sorcière du fait de ses sentiments vis-à-vis de la mort de son père. James la comprenait.

- Lucia, on ne juge pas une sorcière sur ses sentiments, surtout lorsqu’on a eut un père tel que le votre… je l’ai également traqué lors de mon premier mois en tant qu’auror et je lui dois un cicatrice au bas du dos… Mais sachez que l’on juge une sorcière sur ses actes magiques et sa bravoure face à l’adversité.

Il ne savait pas pourquoi il lui avait raconté ce souvenir, peut-être parce que c’était la première fois qu’il avait été séquestré par un mangemort avant de pouvoir s’échapper.

Le jeune professeur expliqua que la magie noire n’était en effet pas conseillable. Lucia était au courant mais l’écouta dire que cette branche de la magie on savait souvent la déclencher mais rarement en arrêter les effets. Lucia se rappela effectivement un jour lorsqu’elle ne devait avoir que 6 ou 7 ans, son père s’était énervé contre sa mère et avait utilisé un sortilège de magie noire qui torturée intérieurement. Moins puissant que le sortilège de Doloris il était néanmoins cruel de l’utiliser et depuis la mère de Lucia, malgré l’arrêt de se sort, continuait de se plaindre de douleurs dans le corps par périodes. En effet cette magie était dangereuse. Lucia n’en connaissait que les sorts élémentaires mais ne les avait pas utilisés depuis que son père avait renoncé à lui donner des cours de magie noire. Un jour elle avait piqué une crise en hurlant que plus jamais elle n’utiliserait ce type de sort et malgré les coups portés par son père elle n’en avait pas démordu. Elle ne les avait plus utilisés.

James adressa un sourire à Lucia qui commençait à se faire au charme du jeune homme. Il laissa passer une femme qui semblait chercher quelque chose. Puis il répondit à sa question. Il avait été auror. Lucia le regarda avec les yeux qui pétillaient d’envie. Entre Auror et professeur de Poudlard son cœur balançait toujours un peu. Il hésita lorsqu’il parla de son changement de voie. Lucia sentit qu’il ne voulait pas en dire plus. Pourtant elle était curieuse et se demandait comment il avait pu abandonner son métier comme cela. Elle se retint pourtant de lui poser la question car elle était tout de même respectueuse du passé de chacun, et de leurs secrets. Elle-même en avait et n’aimait pas que l’on fouille dedans.

- Lucia, on ne juge pas une sorcière sur ses sentiments, surtout lorsqu’on a eut un père tel que le votre… je l’ai également traqué lors de mon premier mois en tant qu’auror et je lui dois une cicatrice au bas du dos… Mais sachez que l’on juge une sorcière sur ses actes magiques et sa bravoure face à l’adversité.

Lucia laissa échapper un léger sourire à ces paroles rassurantes. Il était vrai que son père était plus un cauchemar qu’autre chose pour tous ceux qui l’avaient rencontré et encore plus pour sa famille. Seulement Lucia n’avais encore jamais eu à faire un acte prouvant sa valeur ou sa bravoure. Elle s’était toujours demandé si le choipeaux ne commençait pas un peu à zozoter de la boite à réflexion. Lucia ne considérait pas que pour rester une jeune fille attachée aux valeurs du bien malgré ce qu’elle avait vécu et que de s’occuper depuis deux ans de son bourreau, sa mère, sans lui faire payer ses actes était un acte bien. Pour elle c’était simplement normal. Même si les gens du coin l’assimilaient souvent à sa famille ou à sa mère. Cette dernière faisait de temps en temps parler d’elle et de sa folie en se déplaçant à Pré-au-Lard.

-Vous savez ce que vous me dites me rassure quelque part mais j’ai toujours des doutes. Je n’ai encore jamais été confronté comme vous à des situations demandant de la bravoure. Je ne sais pas quelle sera ma réaction et mon attitude. En tout cas j’aime votre manière de présenter votre matière, à travers ce que vous avez dit sur la magie noire. J’ai de plus en plus hâte d’assister à vos cours !

Lucia aimait vraiment discuter avec son futur professeur de défense contre les forces du mal. Elle en oubliait presque les gens autour d’elle et se sentait normale. Mais c’était sans compter les commérages et les gens des alentours. En effet, pendant qu’elle parlait, deux femmes d’une quarantaine d’année étaient entrées et regardaient les vêtements du magasin. Peu à peu elles se rapprochaient des deux jeunes gens qui discutaient tranquillement. Ces deux femmes Lucia les connaissait de vue. Elles n’habitaient pas très loin de chez elle. C’est quand elles passèrent derrière Lucia et James qu’elles rappelèrent Lucia à la réalité de sa vie. Elles discutaient entres elles mais ne cherchaient pas à être discrètes.

-T’as vu, disait l’une, c’est la fille de la folle. Vu comme elle est sociable la gamine elle finira comme ses parents. C’est sur.

-Oui je me demande pourquoi les autorités la laisse s’occuper de l’autre tarée. Cette gamine devrait être suivie pour ne pas devenir dangereuse.

Elles changèrent de rayon. Lucia serra les mâchoires et les poings. Des attaques verbales déguisées comme celle là elle en recevait beaucoup. Mais jamais en présence de quelqu’un. Elle se sentait humiliée. Elle leva un regard inquiet sur James pour voir sa réaction.

Lucia semblait rassurée par les paroles de l’enseignant mais doutait encore sur sa réaction face à une certaine situation. James pouvait la comprendre. Il y a quelques mois il s’était posé également beaucoup de questions, et même si le contexte était très différent de celui de la jeune fille il avait pensé que sa vie n’avait plus de sens.

- Vous savez ce n’est pas forcément de l’attitude en face de situations dangereuses ou périlleuses dont je parlais… certes j’en ai parlais mais vous pouvez également prendre ma phrase dans un autre sens en pensant à la bravoure au quotidien. Quand un ami vient pleurer sur votre épaule par exemple, c’est quelque chose de dur et d’émouvant… et bien ce genre de situation nécessite justement ce brin de bravoure dont je vous parlais. Vous comprenez ?

Il fit un sourire à Lucia. La jeune fille avait visiblement hâte d’assister aux cours du jeune enseignant, celui-ci se sentait un peu plus rassuré quant à ses aptitudes à apprendre de nouvelles choses aux élèves.

Soudain la conversation sembla figée. En effet deux commères derrière eux parlaient et disaient des choses peu agréables sur Lucia. James leva la tête et fit mine d’écouter attentivement. Lorsque les deux commèrent s’en allèrent il savait bien que Lucia devait se sentir humiliée. Il ne lui laissa cependant pas l’occasion de tomber en bafouillages d’excuses et se mit à éclater d’un rire joyeux.

- Voyons Lucia, ne prêtez pas attention à ces deux vieilles folles ! Si vous aviez entendu ce que disaient mes voisins sur mon compte lorsque j’étais l’adolescent rebelle du haut de mes seize ans, vous ne m’auriez même pas adressé la parole !… Laissez donc ces commères parler, elles n’ont que ça à faire de leur journée alors que vous, vous avez des ASPIC à préparer est-ce exact ?

Il l’observa alors d’un air plus sévère, comme pour s’assurer qu’elle étudiait ses cours de façon régulière depuis le début des vacances.

Lucia expliqua alors qu’elle avait hâte d’assister aux cours de défense contre les forces du mal et lui narra les différents enseignants qu’elle avait eut jusqu’ici. James n’avait jamais connu Lupin, mais il avait côtoyé le vrai Maugrey Fol Œil et malheureusement pour lui l’affreuse Dolores Ombrage avant que celle-ci ne soit enfermée. La jeune fille venait de lui dire, et il en avait conscience : il se devait de remonter le niveau des cours à Poudlard.

- Le professeur Calamitous pense que j’ai toutes les qualités pour devenir un très bon enseignant. Moi je ne le vois pas de cet œil - je n’ai jamais enseigné, je ne me suis jamais retrouvé en face d’une trentaine de jeunes sorciers qui attendent des choses bien précises de vos cours. Je ne vous cache pas que j’angoisse quelque peu à l’idée de me retrouver à Poudlard.

Il le savait, il n’avait pas le droit à l’erreur. L’enseignant était ce genre de personne très vite cataloguée dans l’estime des adolescents. Soit vous plaisiez et dans ce cas vous étiez adopté, soit vous vous mettiez les élèves à dos et le reste de l’année, voir les années suivantes étaient parties pour être les pires de votre existence.

- Heureusement certains de mes collègues m’ont proposé leur aide, je ne serais pas seul. Et puis le fait de vous avoir rencontré calme un peu mon appréhension, je sais que je pourrais chercher votre soutien en cas d’échec.

Il lui fit un clin d’œil et continua d’observer du coin de l’œil les mégères qui continuaient à blablater sur le compte de Lucia, de toute évidence. Le professeur de défense contre les forces du mal ne leur porta pas plus d’attention que ça et préférer se retourner et sourire à sa future élève.

Le futur Professeur Barrie confia à Luna qu'il ne croyait pas en ses capacités d'enseignant. Lucia se demanda pourquoi il venait à Poudlard, mais pour elle il semblait très à l'aise et il était plutôt jeune, elle ne pensait pas qu'il puisse avoir le moindre problème. Mais il était vrai que ses condisciples pouvaient vraiment se montrer ingrats et effrayant pour les nouveaux professeurs qui prenaient la mauvaise option, celle d'être trop strict et trop cassant. Il fallait un juste milieu. Lucia se demanda s'il serait mal vu qu'elle encourage James en lui donnant un petit conseil. Après tout, pourquoi ne pas dire ce qui lui passait par la tête pour une fois? Les autres le faisaient bien et se prenaient moins la tête qu'elle sur ce qui était bien vu de dire et sur ce qui ne l'était pas. Elle se lança donc:

-Oh vous savez, Ja..., pro... euh Mr Barrie, je pense que vous n'aurait pas trop de soucis à enseigner, vous avez l'air d'aimer votre matière et d'être à l'aise avec les jeunes. En plus vous l'êtes vous même. Il faut juste trouver un bon équilibre entre sévérité et sympathie. Au début ils vous testerons peut être un peu mais il ne faut pas se laisser impressionner. Si vous leur plaisez ils ne le ferons pas longtemps. Il faut surtout éviter les cours soporifiques comme ceux du professeur Binns. Heu je ne vous rassure peut être pas trop, désolée.

Apparemment, certains professeurs lui avaient proposé leur aide, Lucia trouvait cela sympathique. Elle appréciait la plupart de ses professeurs. Même si parfois la logique adulte lui échapait un peu, comme à une adolescente normale. Mais il était de notoriété publique que Lucia était plus à l'aise avec des personnes plus agées qu'elle. James dit que de l'avoir rencontrée elle calmait un peu ses apréhension et qu'il pensait pouvoir compter sur elle pour un soutien en cas de besoin. Pour cela Lucia était entièrement d'accord. Il était sympathique et elle commençait à se dire qu'il serait sûrement le meilleurs professeur en défense contre les forces du mal qu'elle aurait jamais. James lui avait fait un clin et la jeune fille peu habituée à ces marques de confiance avait piqué un fard et baissé légèrement les yeux avant de les relever et de découvrir un charmant sourire. Pour ne pas paraître cruche elle enchaîna comme si de rien était.

-Bien sûr que vous pourrez! Et surtout n'hésitez pas si vous avez besoin de la moindre chose. Vous saurez où me trouver vu que je fais partie de la maison que vous allez diriger. Mais attention, La Grosse Dame est de plus en plus facilement irritable, dit elle sur le ton de la plaisanterie.

Cela faisait vraiment longtemps que Lucia n'avait pas fait de plaisanterie et cela lui fit bizarre. D'ailleurs elle ne se trouvait pas drôle du tout. Elle remarqua que les affreuses voisines venaient de sortir et poussa un soupir de soulagement. Au moins d'autres mésaventures de sa mère ne se trouveraient pas étalées en public.

- Ouf elle sont parties. Je sais que ma mère était horrible et que maintenant elle est folle, mais je n'aime pas quand elles parlent d'elle comme ça.

Lucia se rendit compte trop tard qu'elle avait parlé à voix haute, elle ne voulait pas se dévoiler tant que cela. Elle porta la main à sa bouche avec un sourire mi-contrit, mi-amusé.

[ HJ: voilà, désolée pour le temps de réponse, j'éspère que cela te conviendra^^ ]

L’enseignant eut un sourire. Lucia était une fille très agréable et ses tentatives pour le rassurer faisaient chaud au cœur.

- Vous pouvez m’appeler James ça ne me dérange pas. Comme vous venez si justement de le dire je suis jeune moi aussi, je n’ai que… huit ans de plus que vous. De toute façon je n’espère pas vous apprendre quelque chose en vous demandant de lire un manuel durant des heures et des heures entières. S’il n’en tenait qu’à moi vous n’auriez même pas besoin de manuel scolaire… Croyez-vous que j’ai été formé par des livres lorsque j’ai du combattre les forces du mal pour la première fois ?

En plus d’être une jeune fille agréable, Lucia était également quelqu’un de très serviable. James pouvait compter sur elle. L’enseignant la remercia d’un sourire et lui posa une nouvelle fois la main sur l’épaule.

- Vous savez également que je serais toujours présent si vous avez besoin d’aide… je veux dire n’importe quel jour, à n’importe quelle heure de la journée, vous pouvez venir me rendre visite dans mes appartements. Je ne sais pas exactement encore où le professeur Calamitous a décidé de m’installer, mais je pense que vous l’apprendrez assez rapidement.

La Grosse Dame était de plus en plus irritable. Heureusement que James, qui venait de rire de la plaisanterie de la gryffondor avait une très bonne mémoire et ne risquait donc pas d’oublier les mots de passe. Enfin il fallait espérer !

Les commères enfin sortis, la jeune fille put se confier. Elle n’éprouvait de toute façon aucun amour en faveur de sa mère, ça le jeune enseignant l’avait bien compris. Non il y avait quelque chose qui retenait encore plus son interrogation.

- Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi le ministère ne vous a pas proposé de prendre en charge votre mère, de la placer a Saint Mangouste. Il n’est pas normal qu’une jeune fille, qui étudie la magie, qui a pas mal de devoirs d’été et qui a des ASPIC a préparer doivent se charger de s’occuper de votre mère ! Je veux dire par là que vous pourriez la faire mettre dans un centre plus apte à s’occuper d’elle… si vous voulez je pourrais vous aider dans la démarche ?

James s’était proposé par pure amitié. Il espérait ne pas avoir froissé la jeune fille. En fait quelque chose l’attirait chez elle, il se sentait proche de sa future élève mais ne voulait pas se l’avouer. Il était le professeur et elle son élève, un point c’est tout !

- Vous n’aimiez pas du tout vos parents n’est-ce-pas ?

James eut un sourire navré. Il fit signe à Lucia de le suivre dans un coin de la boutique. Là James déboutonna sa chemise, l’entrouvrit et lui montra en bas de son ventre une cicatrice de cinq centimètres. Si Lucia regardait attentivement elle pouvait aussi voir de nombreuses traces de griffure mais James referma vite sa chemise, l’air gêné.

- Cette cicatrice que vous venez de voir, c’est votre père qui me l’a fait… je ne sais pas si vous m’aviez cru tout à l’heure c’est pout ça que je vous l’ai montré. Je suis sûr qu’il vous en a fait une à vous aussi… mais elle est gravée au plus profond de votre âme… je me trompe ?

Lucia semblait plus enclin à se confier. Après avoir vu la cicatrice de James, et heureusement pour lui être passé au-dessus de ses nombreuses traces de griffure, la jeune femme expliqua son enfance, comment ses parents qui avaient visiblement placés tant d’espoir en elle l’avait petit à petit renié parce qu’elle n’aimait pas leurs principes.

- C’est très courageux de votre part de vous être dressée contre vos parents. Vous avez du avoir énormément de volonté pour perdre leur estime aussi vite, peu d’enfants auraient été capables d’une telle chose. Une chose est sûre mademoiselle, vous méritez votre place à Gryffondor.

Elle s’excusa ensuite pour la cicatrice. James secoua énergiquement la tête en signe de protestation, il ne voulait en aucun cas la faire culpabiliser. S’il lui avait montré c’était pour avoir sa confiance, pour lui montrer qu’il n’hésitait pas à se livrer lui aussi tout en gardant un petit côté mystérieux.

- Vous n’êtes en aucun cas responsable des actes de vos parents Lucia ! Je ne veux plus jamais vous entendre dire de telles choses. Et ne vous en faites pas pour moi, lorsque nous entrons comme auror nous sommes préparés au pire. Beaucoup de mes collègues ont été mutilés… mais je crois que personne n’a jamais atteint le record de Maugrey Fol Œil…

Sur sa plaisanterie il se permis de rire, espérant ne pas avoir insulté la mémoire du défunt et illustre auror.

Les minutes tournaient et James ne s’était pas rendu compte qu’il était dans cette boutique depuis presque une heure et qu’il n’avait toujours pas choisit de robe pour Poudlard. Gêné il se tourna vers Lucia.

- J’ai une faveur à vous demander Lucia ? Voyez-vous j’ai surtout l’habitude de porter des vêtements moldus, je les trouve plus cools… et j’ai peur de ne pas choisir la bonne robe. Pourriez vous me dire votre avis dès que j’en aurais choisi une ?

Il se retourna alors et parcourut les rayons. Il en prit une mais fit exprès de la dissimuler aux yeux de Lucia en expliquant qu’il ne fallait pas tricher. James entra dans une cabine et ressortit deux secondes plus tard. Merci baguette magique ! Il avait revêtu une robe d’un jaune canari, vraiment affreuse qui le faisait ressembler à un gros poussin. Le futur enseignant se tourna vers Lucia.

- Comment je suis ? Elle est pas mal non ?

Pauvre James… heureusement pour lui ce jour-là il était tombé sur la jeune femme.

James semblait trouver l'attitude de Lucia courageuse, elle pensait simplement qu'elle n'était pas nette comme petite fille pour oser contre-dire ses parents. Mais peut être que le choipeau ne l'avait pas vu comme elle finalement et qu'il le voyait comme le professeur. C'était peut être pour cela que l'illustre couvre-chef magique l'avait envoyée à Gryffondor alros que tous les autres membres de sa famille proche avait été si proche de la magie noire. D'ailleurs James semblait lui être sûre que c'était pour cette raison qu'elle était à Gryffondor, il lui disait même qu'elle méritait bien sa place dans cette maison. Lucia en était heureuse.

L'enseignant secoua vivement la tête lorsqu'elle insinua que la cicatrice qu'il portait était de sa faute. Il lui rétorqua qu'elle n'était pas responsable des actes de ses parents. Effectivement vu comme cela Lucia se sentait un peu bête de penser qu'avec ses petits moyens elle aurait pu empêcher quoi que ce soit. Il lui demanda de ne plus jamais l'insinuer et lui expliqua qu'en entrant au bureau des aurors on s'attendait forcément à pire. Il évoqua même Maugrey Fol Oeil. Même si elle n'avait jamais eu le vrai Fol Oeil en face d'elle mais elle avait eu son double en tant que professeur et comprenait facilement l'allusion du professeur. Ce dernier rit légèrement de sa blague et Lucia sourit en repensant au corps mutilé de feu l'auror Fol Oeil.

Soudain le professeur devint sérieux un instant. Il demanda si Lucia pouvait lui accorder une faveur. Elle se demanda ce qu'il allait bien pouvoir lui demander et s'étonna lorsqu'il lui demanda son avis en matière de robe pour sorciers. Il voulait qu'elle lui donne son avis sur la robe qu'il choisirait. Lucia regarda sa montre, le temps passait vite, elle n'avait pas remarqué qu'elle était dans la boutique depuis si longtemps. Pourtant il lui restait encore pas mal de temps avant que les médicaments de sa mère de fassent plus effets et elle pouvait donc rester pour aider le professeur à choisir ses tenues.

-Bien sûr, avec plaisir. Allez-y montrez moi ce que vous envisagez de mettre et je vous dirais si vous serez crédible en tant que professeur avec.

Elle lui adressa un sourire d'encouragement. Pendant qu'il tournait dans les rayon elle regardait elle aussi ce qu'il y avait d'exposé. Soudain James sembla avoir trouver une robe mais quand Lucia fit mine de vouloir voir à quoi elle ressemblait il la cacha en disant qu'il ne fallait pas tricher. Lucia rigola et acquiesça. Lorsqu'il ressortit tout de suite après y être entré de la cabine Lucia ne put réprimer un sourire. Mais elle le refoula vite. Il ne fallait pas se moquer. Pourtant la robe choisit pour l'enseignant était la pire qu'il aurait pu trouver dans le magasin. Il demanda tout de même comment elle lui allait. Lucia reprit son sérieux avec difficulté mais tenta de cacher son hilarité.

-Eh bien James, si vous comptez integrer une secte vouée au soleil, cette robe est parfaite! Malheureusement pour un poste d'enseignant je pense que vous devrez opter pour quelque chose de moins voyant. Une couleur plus sombre.

Lucia fouina quelques instant dans les rayons et revint auprès du jeune hommes avec deux robes de sorciers. L'une était d'un ocre très foncé et semblait presque noir, pourtant les reflets légèrements pourpres rappelaient les couleurs de la maison qu'il allait diriger. Elle devait sûrement descendre jusqu'au sol une fois sur lui mais sans trainer par terre. La deuxième était d'un noir de jais et était un peu plus longue que la première. Elle était coupée pour flotter dans un tourbillon de mousseline noire lors des mouvements de la personne la portant. Leurs coupe était bien faites pour un sorcier et non pour une sorcière c'était évident, contrairement à la robe jaune qui semblait indécise sur son genre. Lucia s'approcha de James et les lui tendit.

-Essayez plutôt celles-ci. Elle vous iront certainement mieux.