Où l'on parle d'un ministre très compétent..... [Prio Raphaël]

Après l'assassinat de Bill Sandwich, Anthony était sérieusement convaincu que la situation ne pouvait empirer. C'est vrai, en y réfléchissant bien, tous les malheurs possibles et inimaginables s'étaient abattus sur le château en une nuit : Un meurtrier s'était introduit dans l'enceinte de l'école, démentant ainsi la sécurité légendaire de Poudlard. Une élève avait faillit être tuée et un professeur compétant avait été assassiné ; nul besoin de dire que la confiance des adultes en leur pouvoir en avait prit un coup. Sasha Wilson avait encore disparu dans la nature en promettant de poursuivre son massacre. Le bilan était tout simplement catastrophique ! Sans parler des élèves inquiets qui assommaient leur professeurs de questions quand ils ne fouinaient pas eux-même. Calamitous avait essayé de minimiser les faits mais les adolescents n'étaient pas aussi naïfs : Il se passait quelque chose de grave, ils le sentaient. Une ombre de mort planait sur le château depuis quelque jours. Elle affectait tout et tout le monde sans pitié, même les coeurs les plus durcis. Alors que pouvait-il bien arriver de pire ? Le désastre semblait avoir déjà atteint son paroxysme.... du moins c'est ce que pensait Greenfield avant le petit déjeuner. Mais cet après-midi il n'était plus sûr de rien.

Sa journée avait été exécrable entre une matinée occupée à corriger les copies et un cours de métamorphose pourrit par ce morveux de Clark. Après ces heures si ennuyeuse il aurait eu besoin d'un détour au Trois balais et d'un bon verre de whisky pur feu. Mais non au lieu de ça il avait du se coltiner le discours pompeux du ministre de la magie. Et pas n'importe lequel ! Ronald Brooks était sans aucun doute le pire ministre que la communauté sorcière ai jamais eu à souffrir. Même Fudge avait été plus compétent à son époque. Ce n'était pas la première fois qu'Anthony le rencontrait, ayant autrefois travaillé au ministère il l'avait déjà croisé. Néanmoins il avait l'horrible impression que Brooks empirait au fil des années. Plus le temps passait plus il devenait orgueilleux. Or la stupidité allait souvent de paire avec l'orgueil. Vous voyez où je veux en venir ?

Le problème c'est que c'était Monsieur le ministre et que personne ne pouvait rien contre lui. Anthony avait donc souffert son speech ennuyeux sans mot dire, comme le reste de l'assemblée. Quand le bonhomme s'était enfin tût, il avait poussé un soupir de soulagement et s'était dépêché de s'en aller discrètement. Il n'avait aucune envie de croiser l'homme politique. Ses pas le menèrent au lac noir, seul lieu paisible en cet après-midi. Tony défit le nœud de la cravate qu'il avait revêtu pour l'occasion. Un peu plus loin dans le parc on pouvait apercevoir le chef du gouvernement se retirer avec beaucoup de manières.

- Sale type ! ,grogna Greenfield. C'est ça va t'en et ne te presse pas pour revenir.

Le professeur l'observa s'éloigner puis détacha son regard du ministre. Il n'avait plus envie de penser à lui. Il plongea sa main dans l'eau froide du lac et se la passa sur le visage pour se rafraîchir un peu. Tout ce qu'il voulait c'était un peu de paix après tout ces évènements.

« Jeremy je repasserai au bureau tout à l’heure, je vais faire un tour. »

Le ministre quitta son assistant et prit la direction du grand lac de l’enceinte. La conférence l’avait un peu, même beaucoup, bousculé. Il ne pensait vraiment pas que la situation de son supérieur était aussi grave que ça jusque maintenant. Ce n’était plus possible, il devait absolument trouver un remplaçant même si cela signifiait perdre son poste aux finances. Ronald ne pouvait plus contrôler le pays et si rien n’était fait celui-ci retomberait vite comme auparavant. L’ancien poufsouffle devait trouver une solution rapidement, il y travaillerait dés les pieds dans son bureau dans quelques heures, mais avant il avait besoin de se changer les idées. Cela faisait des semaines qu’il passait plus de treize heures au ministère et il n’en pouvait plus, un repos s’imposait.

Loin de toute cette agitation et du comportement de certains sorciers qu’il ne pouvait supporter, Raphaël marchait tranquillement au bord du lac comme autrefois. Revenir ici à Poudlard, dans ce parc, près de cette source d’eau lui faisait repenser à beaucoup de souvenirs, à sept années merveilleuses passées dans ce lieu. Le jeune homme s’arrêta quelques secondes et regarda le paysage qui s’offrait à ses yeux, c’était magnifique, rien n’avait changé. Peu de traces de la bataille étaient encore visibles à vrai dire.
Le trentenaire desserra un peu sa cravate, il détestait être dans ces costumes mais il devait pourtant les porter quotidiennement. Il reprit son chemin sur la rive jusqu’à voir une silhouette au loin, penchée sur l’eau. Il s’en approcha alors, sa curiosité prenant comme toujours le dessus.

« Anthony ? »

Son interlocuteur se retourna et confirma sa première impression, c’était bien lui, il n’avait absolument pas changé. Que pouvait-il bien faire là ? Raphaël se rappelait qu’il avait démissionné du ministère, sans en savoir plus. C’était étrange en fait. Ils s’entendaient très bien entre eux. Un jour lors d’une réunion ils avaient fait connaissance et le courant était directement passé. Cela avait duré longtemps, ils étaient même assez proches et puis… et puis plus rien. Du jour au lendemain plus aucune nouvelle. Pourquoi ? Raphaël n’en savait rien, il en avait été attristé mais n’avait pourtant jamais recherché à en avoir, comme l'ancien serpentard d'ailleurs. Cela se passait de commentaires.

Soudainement l’ancien poufsouffle commença à s’en vouloir mais chassa rapidement cette pensée en voulant éventuellement tourner la page. Il laissa glisser un sourire et poursuivit d’un ton habituellement chaleureux.

« Que fais-tu ici ? »

[HJ : C’est pas super désolé -_- >< ]

[HJ: Non, non ça va. Puis moi c'est pas top non plus... ]

- Anthony ?

L'appel avait sonné aux oreilles du professeur comme une vieille mélodie oubliée. Il connaissait cette voix. Mieux : Elle lui rappelait de bons souvenirs. Pour dire vrai, il ne savait plus exactement à qui elle appartenait mais sa mémoire associait l'intonation au ministère. Serait-ce .... ? Le professeur se retourna et découvrit avec étonnement un visage familier : Raphaël Lénen. Pour une surprise c'était une surprise ! Anthony se redressa avec un sourire incertain.

Comme tout le monde il avait vu le ministre des finances monter sur l'estrade à côté du chef du gouvernement. Greenfield l'avait reconnu au premier regard et avait constaté avec satisfaction son évolution. S'il était là c'est qu'il avait prit de l'importance. Rien d'étonnant au vu du travail qu'il fournissait. Raphaël avait toujours été un bosseur et il méritait sa place. Pour Anthony ça avait été un plaisir de le voir ici aujourd'hui. Néanmoins il n'avait pas songé une seconde que son ancien ami puisse le voir, le reconnaître et encore moins venir à sa rencontre. Comment l'avait-il retrouvé dans la foule ? Etait-il venu au lac par hasard ou pour le trouver ? C'était un mystère.

- Raphaël. Ca fait longtemps...

En y repensant Anthony trouva sa remarque banale, stupide et inutile. Mais c'était les premiers mots qui lui étaient venus à l'esprit. Que dire à un ancien ami dont vous n'avez pas eu de nouvelles pendant trois ans ? Bon d'accord, c'était en partit de sa faute. Après la mort de Lord Voldemort, la famille Greenfield était rentré chez elle et Tony n'avait plus pensé qu'à ré-organiser sa petite vie pour retrouver un semblant de normalité. Il avait oublié tout le reste : Boulot, amis, sorties... jusqu'au jour où il avait appris la démission de McGonagall. En acceptant ce nouveau boulot il avait tiré un trait sur le ministère et avait omis de recontacter ses anciens collègues. Quelle boulette ! Maintenant qu'il y pensait, plusieurs personne devaient se demander ce qu'il était devenu.

- Que fais-tu ici ?

- Eh bien en fait... je travaille. Tu sais McGonagall a prit sa retraite, elle en avait bien besoin, et j'ai repris son poste.

Il essaya d'esquisser un nouveau sourire mais se sentit un peu mal à l'aise. Peut être que Raphaël lui en voudrait d'avoir disparu de la circulation sans donner de nouvelle. C'était tout à fait compréhensible.

- Et toi qu'est ce que tu deviens ? Tu as pris du galon apparemment.

Soudain l'idée qu'il puisse soutenir le ministre lui traversa l'esprit. A l'époque où il le connaissait, Léven était un jeune homme mature et pragmatique, pas du genre à appuyer un dandy comme Brooks pour le poste de premier ministre. Mais qu'est ce qui prouvait qu'il n'avait pas changé ? Peut être qu'il s'était rangé du côté des puissants. Pour la première fois depuis longtemps, Anthony espéra qu'il se trompait et que Raphaël était resté le même.

« Raphaël. Ça fait longtemps... »

Très longtemps en effet. Ah le passé… ce n’était pas de mauvais souvenirs, bien au contraire. De nouveaux horizons, de nouveaux objectifs, de nouvelles rencontres aussi, comme celle d’Anthony. C’était étrange de voir disparaitre un ami du jour au lendemain, de ne plus avoir de nouvelles de lui, ne pas même savoir s’il est toujours de ce monde. Et puis de le revoir trois ans plus tard dans une situation complètement différente. Les deux jeunes hommes avaient été idiots, autant l’un que l’autre. Mais bon ce n’était qu’un gris passage à oublier, il fallait se tourner vers l’avenir.

N’empêches que cela faisait du bien de le retrouver et de le savoir sain et sauf. C’était peut-être stupide mais un poids disparaissait. Soudain une question traversa la tête de l’ancien poufsouffle. Qu’avait-il pensé de lui ? Là à le voir sur l’estrade à côté du premier ministre et de son discours… Quelle opinion avait-il de lui maintenant ? Enfin bref cela n’avait pas vraiment d’importance. Raphaël l’observa à nouveau. Il n’avait en effet vraiment pas changé. Légèrement vieillit mais paraissant plus jeune qu’un homme de quarante ans.

« Eh bien en fait... je travaille. Tu sais McGonagall a prit sa retraite, elle en avait bien besoin, et j'ai repris son poste. »

Tout s’expliquait alors. Professeur Greenfield ? Le ministre n’y avait pas songeait mais c’est vrai qu’en y pensant cela lui allait plutôt bien. Minerva était partie donc… Raphaël eut un petit moment de nostalgie. Cette femme qu’il avait tant admiré, beaucoup plus que Dumbledore. Il ne la remercierait jamais assez de tout ce qu’il savait grâce à elle. Plus qu’une grande femme.
Enseignant en métamorphose ? L’ancien jaune et noir aurait plutôt vu son ami dans une autre matière mais peut-être qu’il ne le connaissait pas autant qu’il le pensait. En tout cas, tant que ce boulot lui plaisait c’était le principal.

« Ben félicitations alors, ce n’est pas un petit poste. J’ai toujours adoré la métamorphose et j’aurai pris le même poste que toi, voir peut-être les sorts et enchantements. Mais c’est bizarre je te voyais plus dans une autre matière, faut vraiment que j’apprenne à te connaitre plus. »

Le trentenaire laissa glisser un sourire accompagné d’un petit rire. Oui, ils avaient beaucoup à se raconter de ces trois années perdues.

« Et toi qu'est ce que tu deviens ? Tu as pris du galon apparemment.»

Les cartes changeaient de main, c’était au tour du français d’éclaircir un peu sa carrière maintenant.

« Et bien comme tu l’as remarqué me voila ministre des finances. J’ai toujours rêvé de ce poste et il s’est présenté donc j’ai tenté ma chance. En tout cas je ne pouvais rêvait mieux donc je n’ai pas à me plaindre. Mais bon ce n’est pas toujours facile car la situation économique du pays est catastrophique et comme tu as pu l’observer on a un premier ministre… comment dire, qui n’en a rien à foutre pour rester poli. »

Sa dernière phrase allait peut-être choquer Anthony mais il ne voulait pas que celui-ci pense quelque chose qui ne correspondait pas aux opinions de Raphaël. Mr Brooks était un homme sympathique et avait ses qualités mais on ne pouvait pas dire que la façon dont il gérait le pays était bonne.

« J’espère que les choses changeront en tout cas et je vais essayer de faire mon maximum pour y parvenir. »